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4 janvier 2011

Le sentiment de solitude

En 1963, Mélanie Klein écrit un court essai sur la solitude, son dernier, malheureusement trop bref. Les propos qu’elle amène sur ce sujet font d’elle une des plus grands connaisseurs de la condition humaine. Ce qu’elle dit nous touche profondément et nous rejoint, à condition d’en avoir fait l’expérience et d’y avoir réfléchi. Justement, qu’en est-il de cette solitude?

Premièrement, la solitude est inhérente à la condition humaine. En quelque sorte, on naît seul, on vit seul et on meurt seul. Ce qui est drôlement désespérant vu sous cet angle.  La solitude serait aussi la récompense négative qu’engendre un idéal inatteignable. «Cet état de solitude intérieure résulte d’une aspiration universelle à connaître un état interne parfait.» 

Elle s’explique ainsi en débutant son écrit. «Je me propose de rechercher la source du sentiment de solitude. Je n’entends pas par là la situation objective d’être privé de compagnie. Je parle du sentiment interne de solitude, du sentiment d’être seul, quelles que soient les circonstances réelles : on peut l’éprouver aussi bien au milieu d’amis qu’en étant aimé.» Pour ma part, je crois qu’elle exagère un peu ici. Avec une véritable amitié et un amour sincère, il me semble que la solitude s’estompe, parce que nous sommes écoutés et compris; même, que ses personnes chères nous devinent, sans que l’on soit obligé de s’expliquer sur nos motivations, nos désirs, nos aspirations, nos valeurs, et surtout nos idées, lorsque l’on a une riche vie intellectuelle.

S’ensuivent, par la suite, des explications théoriques un peu rébarbatives, dans lesquelles j’entrerai ailleurs, dans un autre texte. Allons plutôt à l’essence même de l’origine du sentiment de solitude.

«L’instauration d’une première relation satisfaisante à la mère (…) cette relation fonde l’expérience vécue la plus complète qui soit –celle d’être compris- et se trouve essentiellement liée au stade préverbal. Aussi gratifiant que puisse être dans la vie le fait d’exprimer ses pensées et ses sentiments à quelqu’un qui vous témoigne de la sympathie, une aspiration insatisfaite demeure : celle d’être compris sans avoir besoin de recourir à la parole, aspiration qui représente, en dernière analyse, la nostalgie de la toute première relation avec la mère. (Finalement), cette nostalgie contribue à l’impression de solitude (…).»

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