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Divagation

17 novembre 2011

L’obsolescence

Pour faire ressortir adéquatement le concept d’obsolescence, je vais partir d’un cas singulier, d’un exemple pour terminer par une loi générale qui s’illustre dans un phénomène nouveau.

Franz Kafka a écrit un roman, l’Amérique, qui s’apparente au roman conventionnel de son époque. Avec La métamorphose, Le procès et Le château, Kafka innove et rend l’exégèse de son œuvre fort complexe. Il lui faudra quelques décennies pour qu’il soit reconnu comme un romancier d’avant-garde et important. Mais tout cela ne durera pas, car ces trois romans ne sont presque plus lisibles aujourd’hui, étant donné la trop grande part de répétitions et de redondances qui finit par agacer. Le procès et Le château ont beaucoup de points en commun, mais c’est du château que je vais traiter brièvement.

Il existe deux grandes interprétations du château. La première insiste sur le fait que celui-ci représente l’État bureaucratique, extrêment hiérarchisé et complexe. Le village représente la vie quotidienne, banale et dépourvue de sens puisqu’on ne parvient pas à entrer au château, dépositaire en quelque sorte du sens de la vie, impossible à atteindre et dépositaire d’une logique qui transcende la vie et par le fait même inatteignable. La deuxième interprétation tend à faire du château le Paradis et du village le purgatoire, duquel on ne parvient pas à s’échapper. Pour Kafka, il appert que si la vie a un sens, il ne nous est pas accessible. Cette interrogation n’est plus actuelle ou si l’on aime mieux elle a perdu de sa pertinence et de son urgence. Avec elle, l’œuvre littéraire de Kafka a perdu de sa valeur. Et c’est là que je veux en venir. Début des années 2000, il se produit une rapide accélaration qui rend obsolète la majeure partie des anciennes œuvres dites classiques. De grandes périodes dans l’histoire de l’art deviennent illisibles. Couplé au fait que tout ce qui se produit aujourd’hui est périmé demain. C’est ce qu’on appelle la culture de l’instantanéité et le présentisme. Avec eux se produit une immense lassitude. Et comme on le dit si bien dans une chanson : "puisqu’on se lasse de tout, pourquoi nous entrelaçons-nous?" Belle question!

Et tout ça est tellement triste.

 

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17 novembre 2011

La perte du sens

À la fin du 19e siècle, un penseur avait prédit qu’avec la mort de Dieu la question du sens de la vie ne se poserait plus et que nous deviendrions indifférents et tièdes, dépassionnés de la question divine. Comment cela s’est-il passé au juste?

Il se pourrait que la conception d’une vie heureuse après la mort ce soit sécularisée à un certain moment donné pour devenir une vie heureuse ici et maintenant durant l’existence terrestre. Il se peut aussi que ce soit le socialisme et le communisme et leur solidarité-équité qui aient incarné cette valeur et ces espoirs. C’est toute cette architecture qui va se défaire et qui va évacuer la question du sens de la vie.

Ce serait durant les années 80 dans lesquelles l’individualisme-égocentrisme se cristallise que la politique de mise à mal de l’État-providence va avoir une répercussion sur les idéaux et la question du sens de la vie. Désormais, il n’y a plus de sens, mais une injonction de jouir dans le présent le plus possible.

 

17 novembre 2011

Argument 5

 

Dans un débat, celui qui professe des opinions communes ne déteste pas tant son adversaire du fait qu’il se pose en objecteur avec des propos différents, mais le fait que celui-ci ose se servir librement de son autonomie de jugement.

 

17 novembre 2011

Argument 4

 

Dans l’argumentation il nous est possible d’utiliser les connaissances et préjugés du sens commun, car comme le dit si bien Aristote : ce qui semble juste à beaucoup, nous disons que c’est vrai.

 

17 novembre 2011

Argument 3

Selon Sénèque, chacun aime mieux croire que juger par lui-même. Et c’est ainsi que se pose la question de l’argument d’autorité. Plus nos connaissances et nos compétences sont restreintes plus il nous est facile de croire à l’autorité de spécialistes. Ce qui fait aussi, évidemment, que plus nos connaissances sont de premier ordre, moins on est sensible aux arguments d’autorité. Ainsi "les gens du commun ont un profond respect pour les spécialistes de tout ordre". Il se passe donc quelque chose d’étrange qui est le fait que ceux qui professent et enseignent une discipline ne la connaissent pas à fond sinon ils n’auraient pas le temps de l’enseigner.

 

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17 novembre 2011

Argument 2

Dans les Topiques Aristote tient à nous mettre en garde ainsi : il ne faut pas se jeter dans la controverse avec le premier venu. Au contraire, il faut participer au dialogue, à l’échange, au débat avec un amant de la vérité. Il faut que si l’on détient une vérité que notre interlocuteur soit à même de l’avouer comme étant telle. Aristote admet même que l’on ne trouve pas plus d’une personne sur cent qui puisse remplir ces conditions. Dans le cas où la personne ne serait pas apte, il s’en suivra nécessairement que son discours sera un tissu de bêtises et de banalités. Ce qui fait dire à Voltaire que vaut mieux la paix à la vérité. Donc, ne nous lançons pas dans la dispute avec n’importe qui.

 

17 novembre 2011

Argument 1

Lorsque l’on discute avec un interlocuteur qui ne maîtrise pas bien l’abstraction, il arrive que l’échange se termine abruptement par un argument massue, un argument passe-partout qu’il a appris à utiliser pour ne pas se dévoiler incompétent et ignorant. L’argument est le suivant : c’est peut-être vrai en théorie mais ce ne l’est pas en pratique. Il s’ensuit que l’on ne peut plus rien dire après cette apparence de vérité universelle. Il en va de soi, que cet argument n’en est pas un. Ce qui est vrai en théorie est aussi vrai en pratique. La plupart du temps le fait que la pratique diffère peut provenir d’une petite omission dans la théorie.

16 novembre 2011

Le Procès

Dans son roman le plus célèbre, Le procès, Franz Kafka termine sur une scène où son héros Joseph K. est littéralement mis à mort. Cette éxécution suivant une mise en accusation incertaine peut être considérée comme symbolique. En fait, au travers du procès intenté à K., c’est du procès contre l’humanité qu’il sagit dans ce récit. Mais l’Homme est coupable de quoi au juste? On pourrait dire que chacun nous sommes coupables d’exister sur le mode de la banalité du caractère absurde de l’existence humaine. Banalité qui est insurmontable puisque nous sommes trop petits pour le caractère divin du phénomène religieux qui disparaît au début du vingtième siècle. Comme dans Les frères Karamazov, si Dieu n’existe pas alors tout est permis. Et si tout est permis, il n’existe plus de repères transcendantaux. Si Dostoïevski répond à cette problématique par "l'absolue nécessité d'une force morale au sein d'un univers irrationnel et incompréhensible", Kafka, lui, fait de son personnage un homme qui connaît des hésitations morales. Donc coupable.

"Métaphysique ou religieuse, la vision qui se dégage du Procès est foncièrement pessimiste: oublié de Dieu, l'être humain mène, sur une terre vide et sous un ciel silencieux, une existence absurde, à la recherche d'une vérité qui se dérobe à lui."

 

Kafka

16 novembre 2011

La grande entreprise

Avec la post-modernité, l’entreprise en est venue à occuper une place hégémonique dans la vie du travailleur.

"Désormais, le capitalisme ne peut plus être désigné négativement. Nous entretenons avec lui une relation fusionnelle. La domination s’appelle partenariat et l’exploitation se nomme gestion des ressources humaines."

Les grandes entreprises en sont même venues à instaurer une relation de maternage. Comme on dit de l’état-providence qu’il est un état qui vient au secours des citoyens, qui pour d’aucuns est infantilisant, de même l’entreprise entend prendre les besoins du travailleur créatif en compte. Mais évidemment, pour les travailleurs non considérés comme créatifs, la situation est beaucoup moins reluisante.

 

15 novembre 2011

La prostitution

J’ai longtemps cru que la prostitution était un problème que l’on ne pouvait résoudre ou enrayer. Au mieux, on pouvait tout de même l’adoucir. C’est-à-dire passer à une décriminisation-légalisation et reconnaissance avec tous les avantages d’un travailleur : assurance chômage, assurance médicament, bourse pour reprendre les études, soin pour guérir de la toxicomanie. Ainsi je me suis mis à imaginer des conditions optimales. Donc que la prostitution se ferait dans des lieux réservés, propres, sécuritaires, sans violence, calmes et surtout avec un revenu élevé pour les travailleuses ou travailleurs du sexe. Avec un revenu qui permettrait de s’offrir une vie à l’abri du besoin. Ce qui veut dire un goût pour le confort et une certaine sérénité, une forme de reconnaîssance et la possibilité d’avoir une bonne estime de soi qui ferait en sorte que la toxicomanie serait enrayée.

Mais il y a juste un petit problème. Et ce problème fait en sorte qu’il ne faut absolument pas légaliser la prostitution. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : pratiquement 90% des prostitués ne veulent pas faire ce qu’ils ou elles font. La question est donc réglée; il faut absolument ne pas tolérer ce fléau qui se développe à une vitesse vertigineuse avec tout ce que l’on sait (internet, mondialisation de la criminalité, etc).

Si on se fie à la multitude des recherches et études, la décriminisation et la légalisation n’ont réglé aucunement le problème. Dans la plupart des pays qui ont adopté cette solution les choses ont changé, mais en pire.

Mais, heureusement, il existe quelque chose comme le début de la solution. Comme dans la grande majorité des textes écrits précédemment, une majorité de problèmes sociaux peuvent être résolues par ce que l’on appelle le socialisme. Le système socialisme est un système capitalisme dont les aspérités sont amoindries et corrigées par des mesures sociales. C’est uniquement ce type de système qui offre une réponse sensée au problème de la prostitution. Et tout étant prévisible, c’est la Suède, qui compte plus de 40% de parlementaires femmes, qui a instauré des mesures sociales qui ont été concluantes.

Il ne faut pas se faire trop d’illusions. La sexualité chez l’être humain est tellement fondamentale que de simples attouchements peuvent avoir des répercutions psychologiques. Avoir une relation sexuelle à 14-15 ans est peut-être pas la meilleure idée. Être abusé ou violé une seule fois peut détruire la victime pour le reste de ses jours et être impossible à guérir. Maintenant, imaginons une fille, un garçon, une femme ou un homme qui se livrent à répétition à des activités sexuelles qui peuvent être dégradantes ou dans une forme de soumission ou avec violence. Ces personnes vont nécessairement avoir de graves séquelles psychologiques, dont entre autre un estime de soi en mille morceaux. Ces graves problèmes psychologiques couplés a une toxicomanie-addiction a une drogue dure est un des pires scénario pour un individu. Si l’on considère que seulement 30% des alcooliques peuvent être dit guéris, qu’est-ce qui doit en être de l’addiction aux drogues dures.

Poursuivons dans un autre direction. Les lois concernant la prostitution sont dans la majorité des pays, en Occident, laxistes, souvent parce qu’elles ne sont pas appliquées en ce qui concerne l’homme, perverses et d’une hypocrisie inouïe. Plus on fouille dans les législations, plus on se rend compte que le sacrifice de la victime n’a pas disparu. Avec la torture, la prostitution est un des phénomènes les plus révoltants. On se croit fin en Occident. On met la justice, la dignité et l’équité au sommet de nos préoccupations. Mais dans certains de nos agissements on bafoue ces principes comme si de rien n’était.

Revenons aux mesures sociales. Il appert que dans le problème qui nous occupe une première solution serait de verser un salaire aux filles et femmes qui se prostituent. Mais ce versement d’argent ne peut fonctionner qu’en échange d’efforts. Il y a un problème d’instruction et de scolarisation chez les travailleurs du sexe. Donc, il faut encourager le retour aux études. Des études qui a chaque année doneraient environ 13 à 14000$. Ce peut aussi être un stage en entreprise. Si l’individu répond bien à la démarche, une fois sur le marché du travail, si l’emploi procure que le salaire minimum, il suffit, durant la première année, de faire des versements de 200$ par mois, la deuxième années 100$ par mois et la troisième année 50$. Cette problématique est la même que celle que l’on rencontre avec les gens qui ont abandonné la recherche d’emploi et se contente du minimum qu’ils obtiennent sur l’assistance sociale. L’idée dans tout cela est de redonner le goût de l’argent aux personnes qui ont abandonné. Argent, au sens de s’offrir du confort, un peu de luxe, des petites gâteries, des sorties à caractère culturelle, informative. Enfin, inutile d’élaborer.

Mais l’amorce dans tout ce processus est le service en première ligne. Il faut rationaliser les coûts et regrouper tous les services en un unique lieu, mais avec différents pavillons. Tout le reste s’enchaîne logiquement. Pemière étape, désintoxication et alimentation saine. Deuxième étape, thérapeutes, visionnement de documentaires et de films, partage des expériences. Troisième, activités et découvertes de passion (comme cuisiner à partir des bases de la nutrition). J’arrête la description pour passer à la chose la plus importante : des postes de travail informatique; de puissants ordinateurs qui contiennent chacun la panoplie des logiciels (traitement d’image, montage vidéo, traitement du son, traitement de textes, architecture, ect.). Pour l’enseignement, il suffit de la télévision universitaire ou tout simplement qu’un professeur se filme et envoie le document par internet. Ce qui fait que finalement le tout n’est pas trop coûteux.

Avec le problème des drogues, la Suède a apporté des solutions qui allaient dans cet esprit.

Pour approfondir le sujet : http://www.prostitutionetsociete.fr/politiques-publiques/legislations-nationales/les-politiques-en-europe

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