Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Divagation
5 janvier 2011

Keynes

De quelle tendance politico-économique était l’économiste Keynes? Voyons d’abord ce qu’il dit dans Democracy and efficiency.

«La question est de savoir si nous sommes prêts à quitter l’état de laisser-faire du XIXième siècle pour entrer dans une époque de socialisme libéral, c’est-à-dire un système nous permettant d’agir en tant que communauté organisée avec des buts communs, et disposés à promouvoir la justice sociale et économique tout en respectant et protégeant l’individu –sa liberté de choix, sa croyance, son esprit et ses manifestations, son entreprise et sa propriété.»

Comme il parle de communauté et de buts communs, on peut dire qu’il est communautariste, avant la lettre. «(…) Le bien commun, le mot communauté (…) rappellent les thèses de cette philosophie politique anglo-saxone nommée «communautarisme» (à ne pas confondre avec l’usage français de ce mot, où il désigne surtout la tendance «séparatiste» des communautés, donc une opposition à la République). Le communautarisme, tel qu’il est défendu par des penseurs américains comme Michael Sandel, Michael Walzer, Charles Taylor, ou encore Amitai Etzioni, se présente avant tout comme une correction apportée aux défauts du libéralisme classique. Alors que le libéralisme classique attache une valeur absolue à la liberté individuelle (qu’elle entend protéger de l’état et de la «tyrannie de la majorité»), les «communautariens» rétorquent que l’individu n’existe que par et à travers la communauté, et que l’individu et la communauté doivent être compris comme des forces complémentaires plutôt que contradictoires.

Par ailleurs, même s’il parle de socialisme libéral, cela ne fait pas de lui un socialiste. Il est donc un libéral dans l’acception que propose le terme Liberal, pour les Américains. C’est-à-dire de centre, un peu à gauche. Que l’on ne doit pas confondre avec le socio-démocrate, qui est de centre-gauche-gauche. Pourquoi il n’est pas si à gauche? Disons que Keynes avait une activité de spéculateur, à la bourse. Même s’il espérait pour l’avenir en l’euthanasie du rentier. Ce qui est un peu contradictoire. Mais cela s’explique quand même. En quoi au juste?

Ce brillant économiste se disait publiciste. Autrement dit, quelqu’un qui réfléchit et qui propage ses idées publiquement dans le but d’interférer sur les politiques gouvernementales. Il lui fallait, pour cela, du temps, et ne pas à avoir à se soucier de gagner sa vie quotidiennement. Ajoutons à cela qu’il avait une conception de l’argent très aristotélicienne : très généreux, il faisait profiter ses amis (le groupe de Bloomsbury) de ses hauts revenus.

C’était donc un libéral qui était somme toute assez cohérent avec lui-même.

En définitive, qu’est-ce qui caractérise le mieux Keynes? Et bien, c’est le passage suivant du livre de Gilles Dostaler :

«L’éthique concerne principalement le comportement de l’individu et s’intéresse à la définition du bien et aux règles de conduite. Pour le philosophe G.E. Moore et le groupe de Bloomsbury, il s’agit d’atteindre de bons états d’esprit à travers les relations amicales et amoureuses, la contemplation de la beauté et la recherche de la vérité.»

Publicité
Publicité
Commentaires
Divagation
Publicité
Archives
Publicité