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16 mars 2011

Le deuxième sexe 2

La lecture du deuxième tome de Simone de Beauvoir n’a pas été facile. Non pas que la matière et les propos soient complexes, mais c’est plutôt dû aux dispositions du morale. C’est-à-dire que si on prend le chapitre de La femme mariée, on est un peu attristé devant autant de malheur et de souffrance chez la femme de cette époque (1949) et d’avant. Donnons un exemple. Il arrivait qu’aux fiancailles ou aux mariages, les femmes se retrouvent vierges et sans aucune idée claire de la sexualité. Certaines, mais ce doit être une très grande minorité, croyaient que les baisers menaient à la fécondation, ou du moins étaient tellement confuses à ce niveau qu’elles pouvaient se retrouver avec une mauvaise surprise : la douleur de la pénétration rapide et sans plaisir. Ce qui amenait le dégoût de la sexualité, la frigidité, l’homosexualité ou même une horreur des ambrassades du mari. Ce qui pouvait créer des névroses assez graves. Dans les chapîtres précédents : L’initiation sexuelle et La lesbienne nous n’avons pas le choix d’admettre, comme nous ne sommes pas sexologue ou psychothérapeute, que, franchement, la sexualité de la femme est plus complexe, en ce qui à trait aux répercussions psychologiques, comparés à leurs partenaires, même si les hommes ont leurs problèmes érectiles, car pour ceux-ci c’est moins bouleversant. Il y a bien sur les perversions masculines, mais comme ceci est dans le but de susciter le désir et le plaisir, elles ne se vivent pas comme un traumatisme.

Ce qui fait que tout ce que Simone de Beauvoir expose ou presque, que ce soit dans le chapître sur les Prostituée et hétaïre ou La mère, nous cause un petit malaise si notre vie sexuelle et amoureuse s’est vécue sans problème et dans un relatif bonheur. Connaître et comprendre la souffrance d’autrui, que ce soit dans les journaux télévisés ou dans des enquêtes ou ouvrages, demande un sacré morale. Comme nous sommes des citoyens ordinaires et la plupart du temps sans histoire et non porté sur la violence, être en contact avec le malheur ne nous enchante pas trop. Mais il nous faut tout de même une certaine conscience que cela existe et à exister. Ce qui fait que lire le deuxième tome  de cet ouvrage marquant est quand même recommandé pour se rendre compte que les choses se sont améliorées sur certains points et que tout cela (la civilisation occidentale contemporaine) est, somme toute, assez postif. Et ce, malgré tous les nouveaux problèmes comme l’anomie, la solitude, l’absence de liens étendus, etc.

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