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1 novembre 2010

Du conflit comme élément fondateur d’une communauté

Il peut paraître paradoxal que le conflit puisse fournir les éléments propices à la cohésion et à l’esprit communautaire. C’est pourtant ce que proposent certains chercheurs en sciences sociales. Ils rejettent ainsi "catégoriquement l’idée qu’il soit possible ou même souhaitable que les sociétés modernes établissent une espèce de consensus autour de la vie droite fondée sur des valeurs ou de normes éthiques positives communément acceptées". L’idée est surprenante à plus d’un point de vue, mais chose certaine il faut s’entendre sur l’intensité des conflits et mentionner que certains conflits de basse intensité et résolvable aisément se prête bien à la cohésion, alors que d’autres conflits, de grandes intensités, ont souvent fait voler en éclat les sociétés, pour ne pas dire ensanglanter certaine période de l’histoire. C’est justement à la politique que revient l’activité civilisatrice qui consiste à trouver l’entente au sein des conflits. En d’autres mots, "la cohésion des divers groupes procède de leur pratique politique, non de leur entente sur des principes fondamentaux". Cette formule est un peu exagérée. Car il y a bien certains principes qui doivent être partagés. Le principale serait que l’on soit forcé d’admettre la nécessité d’opérer des accommodements pour arriver à une relative paix sociale. "L’avènement de la démocratie s’est généralement produit non parce que les gens souhaitaient cette forme de gouvernement, ni parce qu’un large consensus s’était formé autour de valeurs fondamentales, mais parce que divers groupes s’étaient longtemps pris à la gorge avant de s’avouer, finalement, incapable d’avoir le dessus et d’admettre la nécessité d’un accommodement."


Deux types de conflits

Au sein de la société de marché, un grand nombre de conflits porte sur la répartition de richesse du "produit social entre classes, secteurs ou régions". Ils sont divisibles, puisque chacune des parties prenantes peut céder une certaine proportion de leurs revendications. Ce sont des conflits de type "plus ou moins" qui se prête bien à la négociation. La fameuse lutte des classes en fait partie. On parle dans ce cas de possibilité de bricolage.

La deuxième catégorie de conflits est de type "ou-ou", non divisible et "caractéristique des sociétés déchirées par des rivalités ethniques, linguistiques ou religieuses". Ce sont des conflits marqués par l’intransigeance et les préjugés.

La période d’après-guerre, qui apporta une grande prospérité, était donc propice au règlement des conflits de type plus ou moins. Depuis peu, on assiste à la résurgence des conflits non divisible (ou-ou). Par conséquent, l’idée de départ, qui prétendait que les conflits pouvaient créer de la cohésion, s’applique surtout aux conflits du premier type (plus ou moins).

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